♣ Citation ♣
Feat. Lorrain Wilson

A ces mots, mon cœur manque un battement. Comment ose t-elle ? Partagée entre différent sentiment -dont la colère et la tristesse-, j’ouvre la bouche pour répliquer, mais aucun son n’en sort.
Au lieu de ça, je pleurs en silence tandis que mon regard reste bloqué sur la porte d’entrée.
Les pensées se bousculent dans ma tête, je n’arrive plus a… Comment a-t-elle pu ? L’action se répète encore et encore dans ma tête. Il y a tant de chose que j’aurai pu lui dire, tant de chose que j’aurai dû faire ! Au lieu de ça, je suis resté muette, comme une conne !

Très vite, la colère prend le pas sur la tristesse et déforme les traits de mon visage. Ce n’est pas ma mère, ma mère est morte à la naissance.

– ALORS C’EST CA ? C’EST-CE QUE TU VEUX PÉTASSE ?

Je crie de toutes mes forces, sans faire attention aux regards qui dévie sur moi.

– QUE JE JOUE LES MORTES ? PARCE QUE TU VEUX PAS FAIRE CONNAISSANCE AVEC TA BÂTARDE DE FILLE ? EH BIEN, TU SAIS QUOI ?

Je descends du perron, cherche un gros caillou des yeux et dès que j’en vois un, je m’en empare et le lance dans la fenêtre la plus proche. A son approche, les deux gamins qui me regarde par la fenêtre se décale sur le côté après avoir poussé un petit crie de surprise. Et tandis que je les entends appeler leur « mère », je prends un autre (plus gros encore) et le lance de toute mes forces, avec mes deux mains, sur la télé. La télé bascule dangereusement avant de tomber en avant. Comme ça elle ne voulait pas avoir de fille ?

– LA PROCHAINE FOIS QUE TU VOUDRAS PAS DE MÔME, MET UNE CAPOTE CONASSE. CA ÉVITERA AU PAUVRE GAMIN D’ÊTRE LIE PAR LE SANG A UNE TRAINÉE DANS TON GENRE !

Et surtout, ça lui évitera de souffrir à cause d’une mère pourrie jusqu’à l’os.

Maintenant que l’adrénaline s’estompe, je me sens étrangement fatiguée. Faisant demi-tour pour quitter les lieux au plus vite, mon regard tombe sur un petit groupe de gens, rassemblé devant le terrain de ma génitrice. Sur le moment, je suis partagée entre l’envie de leur dire d’aller se faire voir, de forcer le passage ou de me saisir de tout ce qui tombera sous ma main pour le leur lancer au visage. Pourtant, je ne fais rien de tout ça. A la place, je leurs demande si le spectacle leur a plu avant d’exécuter une légère courbette et de contourner le groupe pour quitter ce lieu plus vite.